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Parti Marijuana du Canada Thread views: 226 Previous threadView all threadsNext thread*Threaded Mode

Zappiste
(enthusiast)
6/11/03 06:29 AM
142.169.152.18
cannabis et l'accoutumance... [Post#: 2902 ] Reply to this post

Je voudrais parler des sujets du cannabis et de l'accoutumance...


Je crois qu'il est important d'insister sur
ce sujet qui est l'objet répété de mensonges
partisants et non scientifiques.

Voici des extraits du témoignage du
Comité Sénatorial sur les drogues illicites
qui recommandait la LÉGALISATION de:


M. Bruce Alexander, professeur, Département depsychologie, Université Simon Fraser: Je voudrais remercier le comité de m'avoir fait l'honneur de m'inviter à comparaître devant vous aujourd'hui dans une salle avec un passé aussi honorable. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui, et j'espère que mon témoignage vous sera utile.

Je voudrais parler des sujets du cannabis et de l'accoutumance.

Selon une définition raisonnable de l'accoutumance, un petit nombre de Canadiens acquièrent bel et bien une forte dépendance au cannabis. Le qualificatif «raisonnable» est le mot clé dans cette affirmation. Selon une définition raisonnable, on parle d'accoutumance si la personne s'adonne excessivement à une activité et qu'elle ne peut s'empêcher de persister dans un comportement même si cette activité produit des effets néfastes. D'après cette définition, certains consommateurs de cannabis, et je dois préciser que leur nombre est relativement faible, souffrent d'accoutumance au cannabis. Dans des cas extrêmes, les effets peuvent être extrêmement nocifs. On peut perdre sa famille, son emploi, sa santé et, éventuellement, la vie. Mais il s'agit là de cas extrêmes.

Il existe une définition raisonnable de l'accoutumance. À mon avis, d'après la langue que je parle, la définition raisonnable nous vient du vocabulaire même. Le mot «accoutumance» renvoie depuis des siècles déjà à ce que j'appelle une définition raisonnable, ni plus ni moins. Le mot n'avait pas de connotation narcotique, ni toutes les acceptions qu'il a maintenant. Il signifie simplement que les gens s'habituaient à quelque chose,d'adonnaient à quelque chose ou s'y consacraient au point que cela leur causait des préjudices. Suivant cette définition, l'accoutumance au cannabis existe bel et bien, mais elle ne se produit que très rarement.

S'il est vrai que l'accoutumance au cannabis peut se produire, elle n'est pas plus répandue, ni plus dangereuse que l'accoutumance au jeu, à la sexualité, à la nourriture, à l'informatique, et cetera. La liste est interminable. Si l'on utilise une définition raisonnable, force est d'affirmer que le cannabis est une drogue qui n'entraîne pas plus d'accoutumance que les 100 différents types de distractions auxquelles s'adonnent les gens dans leur vie et qui peuvent parfois devenir dangereux.

Si je dis que cette accoutumance ne devrait pas entrer en ligne de compte dans l'examen d'une politique portant sur le cannabis, c'est que même si le cannabis peut entraîner l'accoutumance, il n'induit pas plus l'accoutumance qu'une centaine d'autres choses. Nul besoin donc d'en faire l'objet d'une politique spéciale. En second lieu, ce n'est pas le cannabis qui entraîne l'accoutumance chez ceux qui s'y habituent; autrement dit, ceux qui y sont accoutumés deviendraient accoutumés tout autant au jeu ou au sexe. Ce n'est pas que la drogue, le jeu ou le sexe ont brouillé leur cerveau ou lui ont fait subir une transformation moléculaire. C'est tout simplement que pour ces individus, le cannabis est devenu la forme la plus inoffensive de vivre leur vie d'accoutumance, et ils choisissent de centrer leur vie sur le cannabis comme ils auraient pu choisir autre chose

Si nous prenons une définition raisonnable de l'accoutumance, rien ne prouve que la marijuana entraîne la dépendance chez qui que ce soit. Certains vous diront bien qu'ils ont acquis une dépendance à l'égard de la marijuana en ce sens qu'ils en sont devenus des esclaves. Toutefois, je dirais qu'un nombre encore plus grand de gens qui sont des habitués de la marijuana tiennent un langage différent. Ils disent simplement avoir choisi de consommer de la marijuana et parlent du rôle que celle-ci joue dans leur vie.

J'aimerais aborder la question comme si j'étais anthropologue, ce que je ne suis pas. Mais je suis toutefois en étroite relation avec trois sous-cultures canadiennes dont les points de vue sur le cannabis diffèrent considérablement. Je crois que cet antagonisme culturel est un grave problème autour duquel doit s'articuler la politique sur le cannabis.

Ma famille ainsi que de vieux amis sont d'avis que le cannabis est une mauvaise chose et a mauvaise réputation. Ils considèrent le cannabis avec dégoût, non pas tant parce qu'ils croient qu'il crée une accoutumance ou qu'il cause le cancer du poumon ou parce qu'ils croient les histoires d'horreur que l'on raconte à sonsujet - car je peux les convaincre très facilement du contraire -, mais ils ressentent néanmoins du dégoût à l'égard du cannabis. C'est cela qui est important.

Beaucoup de Canadiens ont une répugnance à l'égard du cannabis et voudraient le voir banni. Je pourrais mentionner que lorsque mon voisin le plus proche, également un ami, a entendu dire que j'allais comparaître au sous-comité sénatorial, il a craint que je réussisse à moi seul à convaincre le Sénat d'abroger les lois actuelles sur les drogues. Cette éventualité l'a tellement alarmé qu'il m'a écrit un poème. Je signale que cette personne est courtier et non pas poète, mais il m'a tout de même écrit un poème pour exprimer son immense dégoût à l'idée que le cannabis puisse être légalisé, tout en sachant fort bien que tous ces arguments au sujet de la santé pourraient être facilement réfutés. Et pourtant, il souhaitait que je connaisse son dégoût. Comme il n'est pas le plus grand des poètes, je ne vous lirai pas son oeuvre, mais c'est sa motivation qu'il faut retenir.

La deuxième sous-culture - et c'est celle à laquelle j'appartiens - est celle des étudiants diplômés, des universitaires et des anciens étudiants. C'est une espèce de sous-culture transitoire qui considère le cannabis sous un angle tout à fait différent. Pour ces gens, le cannabis, c'est à prendre ou à laisser. Dans les faits, on peut en consommer ou pas, et c'est d'ailleurs ce que font les gens. Personne n'en discute le moindrement, car le cannabis fait tout simplement partie de la vie. Ce n'est même plus, ou si peu, un sujet de discussion. Tous les consommateurs sont assez discrets là-dessus: Si vous leur demandez s'ils en consomment, ils ne vous répondront peut-être pas tout de suite, car cela ne vaut pas la peine d'en parler. Alors que le premier groupe veut interdire le cannabis, le second groupe est en général indifférent sur cette question.

Le troisième groupe avec qui j'ai des relations étroites est celui des grands consommateurs. Cela s'explique parce qu'il y a maintenant 11 ans, j'ai écrit un livre intitulé Peaceful Measures: Canada's Way Out of the War on Drugs. Ce livre a été publié par les Presses de l'Université de Toronto à l'époque où le cannabis était en passe de devenir une sous-culture très populaire à Vancouver. On a donc vendu mon livre dans les divers endroits où se vendait le cannabis, et à ma grande joie, je suis devenu brièvement une sorte de héros local.

Tous voulaient m'inviter à leurs fêtes pour que je prenne la parole, et particulièrement les groupes de grands utilisateurs. Ce sont là des gens pour qui la légalisation du cannabis est une affaire de religion: ils souhaitent que cette drogue soit légalisée et recherchent l'approbation des autres. Ils ne veulent pas que la population s'imagine qu'ils forment une bande de toxicomanes, ce qu'ils ne sont pas. Ce sont simplement des gens qui laissent le cannabis jouer un rôle important dans leur vie.

Un jeune homme m'a résumé très éloquemment la situation: il a expliqué que sa sous-culture comprenait trois grands piliers, le végétarisme, l'usage de la bicyclette au lieu de la voiture et l'usage de «dope», c'est-à-dire du cannabis. Voilà la culture de ces gens, et elle est active et bonne. On peut difficilement refuser de fumer un joint de temps à autre quand on se mêle à cette culture, mais celle-ci reste très sérieuse.

J'essaie de vous expliquer qu'il existe un véritable problème culturel au Canada. Les trois groupes vont chercher de bonnes gens bien intentionnées qui tendent malheureusement à manquer de charité les uns envers les autres. Ceux du troisième groupe ont tendance à croire que ceux du premier groupe sont des ignares, comme s'ils étaient stupides, ce qui n'est pas le cas. Quant au premier groupe, il est parfaitement au courant des faits. Ils n'en parlent peut-être pas souvent, et on peut facilement les convaincre que ce qu'ils croient est faux, et pourtant ils continuent à honnir la marijuana.

Ceux du premier groupe accusent ceux du troisième d'être des toxicomanes, ce qui est faux, à quelques rares exceptions. Ce ne sont pas des toxicomanes, mais simplement des gens dont la culture inclut le cannabis. Ils se sentent blessés lorsqu'on les considère comme des toxicomanes, tout comme les gens du premier groupe sont blessés lorsqu'on les considère comme des ignares, ce qu'ils ne sont pas. Leur culture à eux les porte simplement au dégoût d'une chose, alors que le troisième groupe a au contraire une attirance pour cette même chose.






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