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Zappiste
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Pubdate: 16 avril 2003
Source: La Libération
Contact: http://www.liberation.fr/courrier
Website: http://www.liberation.fr

Libération

MONDE, mercredi 16 avril 2003, p. 16, 17

Guerre contre la drogue: 75 pays font l'état des lieux à Vienne

Malgré les programmes de lutte, l'offre et la demande restent stables.

AUBRON Arnaud

«Un monde sans drogues, c'est possible.» Pour le prouver, Pino Arlacchi,
directeur de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime
(UNODC), rassemble, en juin 1998, une coalition de plus de 150 pays
s'engageant, devant l'assemblée générale de l'ONU, à «éradiquer ou réduire
significativement» l'offre et la demande de stupéfiants d'ici à 2008.

Arrivés à mi-parcours, les ministres de 75 pays sont réunis aujourd'hui et
demain, à Vienne en
autriche, sous l'égide de l'ONU (lire encadré) pour rendre compte des
«progrès accomplis et des difficultés rencontrées» dans la réalisation de
cet ambitieux projet.Le ton a été donné par l'actuel directeur de l'UNODC
dès l'ouverture des travaux préparatoires, la semaine dernière. L'Italien
Antonio Maria Costa a vanté des «progrès encourageants dans la réalisation
d'objectifs encore lointains», tout en critiquant les tendances
«autodestructrices» à la légalisation du cannabis dans certains pays
occidentaux. «En collaboration avec nos alliés, nos programmes ont aidé les
gouvernements clés à affaiblir le trafic de drogues de manière
significative», trompette de son côté le Département d'Etat des Etats-Unis,
principaux bailleurs de fonds de la «guerre à la drogue» (1). Un
triomphalisme tempéré par les chiffres mêmes du Département d'Etat dans son
rapport annuel : 190 000 hectares de coca auraient été cultivés en 1998
dans le monde, contre 205 000 en 2002. La production mondiale d'opium,
elle, serait passée de 4 400 tonnes en 1998, à 2 200 tonnes en 2002.
Problème : l'ONU évalue la seule production afghane à 3 400 tonnes pour la
même année 2002...

Stocks.

Premier producteur d'opium (base de l'héroïne) dans les années 90, ce pays
était pourtant cité en exemple pour la quasi-disparition de la culture du
pavot après son interdiction par les talibans en 2001. Depuis leur départ,
la production a augmenté de près de 2 000 % selon l'ONU. Quant à
l'approvisionnement en opium, il a été continuellement assuré grâce aux
stocks accumulés en 1999 et 2000.Autre «exemple» cité par l'ONU : la
Birmanie, où la culture du pavot recule... alors que la production
d'amphétamines s'accroît. Or, «la plus grande menace des prochaines années
pourrait ne pas être la cocaïne ou l'héroïne, mais leurs équivalents
synthétiques», prévient le Département d'Etat américain, tandis que
l'Unicef s'alarme de la propagation du sida liée à l'injection
d'amphétamines chez les jeunes Asiatiques. La Thaïlande, elle, sera
félicitée pour l'éradication du pavot, mais plus de 2 000 personnes ont été
tuées depuis que le gouvernement a déclaré sa guerre totale à la drogue, en
février. Enfin, l'absence de hausse des prix des stupéfiants et leur très
grande disponibilité dans le monde rendent peu crédible toute baisse
«significative» de la production. La commission des stupéfiants de l'ONU
elle-même reconnaissait, en mars 2002, que «malgré les efforts [...],
l'offre et la demande mondiales de drogues sont restées pratiquement au
même niveau».

Répression.

Pourtant, loin de constater l'échec des politiques menées, la même
commission devrait, demain, se féliciter des progrès accomplis et décider
de renforcer les politiques d'éradication et de répression. C'est cette
absence de débat que dénoncent aujourd'hui experts, ONG et certains
responsables européens. En effet, les traités de l'ONU interdisent toute
expérience de légalisation de l'usage de stupéfiants. Un statu quo sur
lequel veillent les Etats-Unis, qui ont fait de la «guerre à la drogue» un
pilier de la «guerre à la terreur». Ainsi, le Canada est-il régulièrement
menacé de sanctions par son puissant voisin pour s'être engagé dans la voie
de la dépénalisation du cannabis.L'Europe, elle, semble, lentement, arriver
à un consensus autour de la réduction des risques (échange de seringues,
substitution à l'héroïne, centres d'accueil, voire salles d'injection...)
et de la dépénalisation de l'usage de drogues, en particulier du cannabis
(2). Une politique qui a fait reculer le nombre de décès liés aux
drogues... mais qui lui vaut régulièrement les foudres des organes de l'ONU
et de nombreux pays du Sud qui l'accusent d'encourager la consommation et
le trafic de drogues à l'échelle mondiale. Des pressions, qui, combinées
aux réticences de la France et de la Suède, ont empêché les Quinze de
trouver une position commune autour de politiques plus libérales.

Obsédés

. Il y a donc peu à attendre des débats de Vienne, qui devraient tout de
même trouver un certain écho dans le contexte international actuel :
Washington y sera soutenu par des pays comme l'Iran, la Libye, le Soudan,
Cuba, le Vietnam ou la Chine et s'opposera au Royaume-Uni, au Canada, à
l'Australie, à l'Espagne... «Les leaders américains sont tellement obsédés
par l'idée de faire avancer leur guerre à la drogue qu'ils ont coopéré de
manière régulière avec des pays qui auraient été autrement considérés comme
des parias», regrette Ted Galen Carpenter, vice-président du Cato Institute
(3). Quant à la France, elle devrait, pour cette guerre-là, se rallier à la
bannière américaine.





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